Lasorcière nous apparaît dans cette série comme un modèle à suivre pour la société des années 1960 qui prône des valeurs telles que le dévouement à la famille et à l’époux pour la femme. La sorcière perd beaucoup de ses attributs puisque Samantha utilise son nez pour lancer des sorts, notamment. Elle continue néanmoins de faire usage de son balai magique qui devient non plus
Un sorcier semence de Dieu n'est sorcier que dans le monde, c'est-à-dire qu'il n'est sorcier que quand il ne connaît pas encore le Seigneur Jésus-Christ. Sachez que pour devenir sorcier, il suffit d'avoir le malheur de naître ou de grandir dans un milieu où les gens pratiquent la sorcellerie. Dans de tels milieux, l'on peut être initié. Ceci veut dire que vous ne pouvez pas facilement dire si un sorcier païen est démon ou s'il est récupérable. C'est face à l'Évangile que le discernement devient plus clair. Un sorcier semence de Dieu, lorsqu'il rencontre l'Évangile, il donne sa vie au Seigneur Jésus-Christ, se repent d'un c½ur honnête, confesse ses oeuvres, et obtient la délivrance. Vous ne rencontrerez donc jamais une semence de Dieu en train de pratiquer la sorcellerie dans une Église. Posted on Sunday, 30 March 2008 at 425 PM
\ncomment reconnaître un sorcier dans la famille
Entrela routine, les disputes dans le couple, les tue-l’amour et la baisse de libido, sauver sa vie de couple peut vite devenir un emploi à temps plein. Mais alors, comment sauver son couple
5 signes clairs que vous avez affaire à un médiumVous êtes un peu perdu entre médium, tarologue, voyant, channel etc ? On vous simplifie la tâche, voici 5 signes qui vous permettront de reconnaître un médium, un questions sur votre avenir ? Nos meilleurs médiums vous répondent Un médium travaille de longues années pour affiner ses sensSes cinq sens subtils sont développés, structurés, renforcés et harmonisés. Ils sont alignés sur leur verticalité et sont tous reliés les uns aux autres. Cela ne peut être fait qu'après un réel travail sur soi-même et un enseignement ésotérique qui demande quelques années. Plus un médium évolue et travaille sur lui-même, plus ses centres subtils s'affinent et se développent. Être médium est une évolution permanente qui est parfois semée d'embûches mais qui est une source d'évolution pour ses capacités Il peut converser avec l'au-delàD'une façon plus large, le médium a la réputation de rentrer en contact avec les personnes décédées. Cette affirmation et cette compétence sont liées à la connexion des cinq sens subtils. Certains médiums, en effet, rentrent en contact avec le monde de l'au-delà. Ils reçoivent des messages, entendent des sons, des voix, des phrases, avec une clarté surprenante pour les néophytes. Cet exercice est périlleux car le contact avec des personnes décédées peut être néfaste pour un médium non médiums, par la maîtrise de leurs facultés subtiles, sont étanches et ne rentrent pas en contact avec les morts. Leur médiumnité leur permet de ressentir les personnes, les événements, les situations avec une évidence certaine. Un médium a la capacité de connaître l'avenir par des ressentis sûrs et spontanés. De par cette spontanéité, les détails ne sont pas toujours présents. Un médium ressent les émotions, les influences, qu'elles soient positives ou maîtrise doit lui permettre de les interpréter d'une façon rationnelle et logique afin de transmettre ses ressentis d'une façon claire et précise à la personne qui le Un médium n'utilise aucun support, ses sens lui suffisentUn médium travaille uniquement avec ses sens subtils. Il peut éventuellement se servir de supports comme les Tarots, les Cartes, les Oracles, mais dans ce cas, seuls les couleurs et les dessins de ces jeux de cartes l'inspirent et lui permettent de canaliser d'une façon optimale ses capacités médiumniques ; il laisse de côté les interprétations littéraires de ces supports. Son inspiration, son intuition et son discernement psychique lui permettent de ressentir les choses, les personnes, les situations et les événements à Il fait peu de consultationsUn médium est un être inspiré. En général, un médium fait peu de consultations par jour. Ses capacités sont basées sur ses énergies. Pour répondre aux attentes des personnes qui le consultent, un médium a besoin de se ressourcer en fonction de sa nature Il doit se protéger des énergies environnantesUne consultation avec un médium demande beaucoup de calme et d'ouverture d'esprit. Le médium ressent les êtres et les émotions. Les tensions et les craintes sont déstabilisantes pour lui, même s'il a énormément d'expérience. Pour maintenir ses énergies subtiles en pleine forme et garantir la qualité de ses compétences, un médium se doit d'avoir un bon entourage et une hygiène de vie saine et avez aimé cet article ? Alors vous aimerez aussi Le Channeling , qu'est-ce que c'est ? Vous saurez tout !Qu’est-ce qu’un médium auditif pur ?Voyance gratuite, faites le test !
Pasgrand chose ne changera dans la vie des femmes natives du Béilier. D'ordinaie, ces femmes dédient beaucoup de temps à leur carrière professionnelle et choisiront donc des hommes solides pour être à leurs côtés. Les femmes Taureaux. Il s'agit de femmes presque parfaites qui se dévouent au bien-être de leur famille. Le seul détail
Résumé Index Plan Texte Bibliographie Notes Citation Auteur Résumés Le discours sur la sorcellerie s’impose comme une réalité quotidienne de la vie sociale et des rapports humains, y compris dans le milieu urbain des sociétés africaines contemporaines. Si le champ de l’imaginaire sorcellaire s’amplifie en milieu urbain, la famille et les proches demeurent traditionnellement considérés comme la source principale du pouvoir sorcier. La perception de la sorcellerie comme composante de la modernité urbaine africaine accompagne l’explosion des pentecôtismes indigènes. La contribution active du pentecôtisme au phénomène de la sorcellerie, par la diabolisation des esprits païens, ancêtres et génies protecteurs, entretient un vaste marché de la guérison, manne des guérisseurs traditionnels ainsi que des églises indépendantes, prophétiques et pentecôtistes. La délivrance se présente alors comme une libération de la souffrance et du mal qui passe par l’exorcisme, l’éradication. Sorcery and Deliverance in African Pentecostalisms. – The discourse on witchcraft is essential like a daily reality of the social life and human relationship, including in the urban environment of the contemporary African societies. If the field of witchcraft imaginary increase in urban environment, the family, always linked to the “village”, remain traditionally regarded as the primary source of the witchcraft. The perception of witchcraft as component of African urban modernity societies goes with the explosion of indigenous Pentecostalism. The active contribution of the Pentecostalism to the witchcraft phenomenon, by the demonization of pagan spirits and ancestors, maintains a vast market of healing, manna of the traditional healers as well as independent, prophetic and Pentecostal Churches. Deliverance then appears like a liberation from suffering and Evil which goes through exorcism and de page Texte intégral Pasteur,Je vous prie de bien vouloir intercéder tous les jours jusqu’à la fin de l’année pour la délivrance de ma famille de la malédiction de mort. La santé de ma mère, tout ce qui bouge dans son corps, tout ce qui est intime, que Satan a placé dans son corps provenant de la sorcellerie et des mauvais esprits, [...] la délivrance des membres de la famille de l’esprit de la mort et du programme de la sorcellerie. »Williamsville, Abidjan, Côte-d’Ivoire, 2002. 1Comme le soulignait Evans-Pritchard 1972, chez les Azandé, et plus globalement en Afrique, la sorcellerie fait partie de l’ordinaire et n’a rien de mystérieux. Quels que soient les milieux, le discours sur la sorcellerie s’impose comme une réalité quotidienne de la vie sociale et des rapports humains, y compris dans le milieu urbain des sociétés africaines contemporaines, souvent en étroite relation avec le village », considéré comme le foyer de la sorcellerie. Si le champ de l’imaginaire sorcellaire s’amplifie en milieu urbain, la famille et les proches demeurent traditionnellement considérés comme la source principale du pouvoir sorcier. La perception de la sorcellerie comme composante de la modernité urbaine africaine Adam 2006 ; Ashforth 2005 ; Geschiere 2006 ; ter Haar 2007a, s’accompagne d’un autre constat l’imaginaire sorcellaire semble traverser, voire transcender, les univers religieux. En témoigne le concept d’ insécurité spirituelle » spiritual insecurity » associé à celui de forces invisibles » invisible forces » à partir desquels Adam Ashforth 2005 tente d’appréhender, dans le contexte sud-africain, la réalité sociale quotidienne d’un monde peuplé de sorciers ». Ce concept hybride, qui rappelle l’expression de forces occultes » utilisée par Peter Geshiere 1995, renvoie à la notion de guerre spirituelle » spiritual warfare » dans le contexte chrétien. L’insécurité spirituelle » ne se réduit pas à la sorcellerie traditionnelle, elle englobe, un peu à la manière des catégories missionnaires, les fétiches, les esprits païens, les sorciers, les démons et même le sida. La protection, voire la lutte, contre ces forces invisibles » entretient un vaste marché de la guérison, manne des guérisseurs traditionnels ainsi que des Églises indépendantes, prophétiques et pentecôtistes. C’est aussi parce qu’elle participe pleinement de la modernité africaine » que la sorcellerie accompagne l’explosion des pentecôtismes indigènes et que les catégories, autant que les frontières, de ces univers a priori distincts se déplacent. Pour Joseph Tonda 2000 48 Cette “modernité” de la sorcellerie remet un peu en cause la différence culturaliste instituée entre le dieu chrétien et le génie sorcier du paganisme. » La contribution active du pentecôtisme au phénomène de la sorcellerie est une composante majeure du succès de ce mouvement religieux en Afrique. 2Le succès des pratiques de délivrance accompagne l’émergence des Ministères de délivrance et des camps de prière1 en Afrique depuis le début des années 1990. Au Ghana, l’attraction des Ministères de délivrance surpasse celle des shrines anti-sorcellerie et des Spiritual Churches. Cette pratique repose sur une vision dichotomique du monde perçu comme le terrain d’affrontement de la puissance divine contre les forces du Mal. La délivrance est étroitement associée à la guérison divine par le biais de la lutte contre les génies, esprits et démons considérés comme responsables des maux physiques et spirituels » ainsi que de la maladie », même si cette notion est centrée sur une série limitée de maux. Cette perception du rapport à la maladie, aux autres et au monde, se nourrit d’une série de représentations persécutives » Ortigues 1966 225 à partir desquelles le fidèle se pense en proie aux puissances maléfiques dans tous les instants de sa vie. La délivrance se présente alors comme une libération de la souffrance et du Mal qui passe par l’exorcisme, l’éradication. La diabolisation des esprits païens, ancêtres et génies protecteurs, est le principal ressort de l’expansion des pentecôtismes africains. Comme l’observe Adam Ashforth 2005 312 à partir de l’Afrique du Sud Ancestors are also under increasing assault from the varieties of Pentecostalism that are spreading rapidly throughout Africa. » 3Cet article s’appuie d’abord sur une série d’enquêtes menées au sein de la Church of Pentecost quasi simultanément dans trois pays le Burkina Faso, la Côte-d’Ivoire et le Ghana depuis 20012. Au Ghana, comme en Côte-d’Ivoire, la délivrance est une pratique courante que l’on peut observer soit en tant que séquence intégrée au culte hebdomadaire, ou lors de veillées, soit dans l’espace des camps de prière », qui sont des structures indépendantes associées à l’Église. En Côte-d’Ivoire, l’apparition des camps de prière peut être perçue dans la continuité historique des villages thérapeutiques » conçus par les prophètes guérisseurs » comme Albert Atcho et la communauté de Gregbo Piault 1975 ; Augé 1990. L’influence des évangélistes américains et leurs témoignages de guérison personnelle sont également à l’origine de l’émergence des quelques grandes figures nigérianes et ghanéennes qui n’ont cessé de générer des vocations de prophètes-guérisseurs » healing prophets » dans leur pays et les pays voisins. Ce dynamisme créatif a produit plusieurs générations de leaders pentecôtistes ghanéens, mais aussi ivoiriens et burkinabè, de sorte que même les Églises les plus classiques » sont amenées à prendre en compte ce constant renouvellement. Qu’ils aient une surface sociale internationale ou qu’ils soient des leaders en leur pays », les croyants-guérisseurs », prophètes » ou prophétesses », ces nouvelles figures hors normes et indociles, illustrent les rapports ambigus que les Églises pentecôtistes entretiennent avec la sorcellerie. 4Le pentecôtisme ghanéen est aussi connu pour ses camps de guérison et de délivrance Larbi 2001, des institutions thérapeutiques qui font appel à des techniques d’exorcisme et à une relecture des catégories de la sorcellerie. Les postures des Ministères de délivrance sont très différentes de celles des Églises pentecôtistes dites classiques » qui n’acceptent pas la possibilité qu’un converti puisse être possédé par des démons. La Church of Pentecost, comme d’autres Églises de sa génération Assemblies of God, Christ Apostolic Church, Apostolic Church, qui étaient encore les Églises pentecôtistes majeures jusque dans les années 1970 n’encourage pas les Ministères de délivrance, considérant que le baptême de l’Esprit apporte par lui-même salut, guérison et délivrance Onyinah 2002 1153. Nous verrons cependant comment, face à la frilosité des Églises pentecôtistes classiques », les camps de prière et les Ministères de délivrance, sous la direction de leaders atypiques, intègrent dans la pratique de la délivrance des techniques du corps et de nouvelles représentations de la sorcellerie inspirées de la littérature évangélique américaine, dont les presses africaines se font le relais. Ces guérisseurs aux pouvoirs multiples s’inscrivent dans des réseaux transnationaux en marge de l’orthodoxie de l’Église à laquelle ils sont pourtant associés et disposent d’une popularité qui rivalise avec l’autorité pastorale. Dans ces structures marginales, le double jeu du pentecôtisme vis-à-vis de la sorcellerie africaine est encore plus perceptible. Il est même l’un des plus puissants attraits des centres de prières. Pasteurs contre féticheurs une histoire ancienne 5L’histoire des pentecôtismes africains est marquée très tôt par la lutte contre la sorcellerie qui est l’un des ressorts de l’évangélisation. Parmi les précurseurs du pentecôtisme en Afrique de l’Ouest, le prophète W. W. Harris, parcourant la Côte-d’Ivoire et le Ghana dès le début du XXe siècle, convertit, baptise, incite les villageois à renoncer à la sorcellerie et à brûler leurs fétiches. Plus tard, les pasteurs s’engagent à leur tour dans la lutte contre la sorcellerie comme préalable à la conversion. Dans le duel pasteurs/féticheurs qui s’engageait alors, la puissance du mal n’est pas simplement supprimée, elle est inversée » turned around » c’est-à-dire retournée » contre son agent qui est chassé » et finalement soumis à une puissance supérieure Leonard 1989. Le face-à-face pasteurs/féticheurs se traduit donc par un rapport de forces et illustre l’ambivalence originelle de la puissance divine perçue comme une force magique supérieure à celle des sorciers mais relevant de la même nature. Comme le fait remarquer Adam Ashforth 2005 181 concernant l’Afrique du Sud Conversions to Christianity, that is to say, which the missionaries proclaimed as the result of their earthly labors empowered by their Christian God, were often seen by the locals as a product of sorcery or other mystical forces. » Ce premier malentendu de la rencontre missionnaire marque l’histoire des christianismes africains. 6Dans leur guerre spirituelle et par le discours de la recrudescence » de la sorcellerie, les Églises pentecôtistes alimentent cet imaginaire sorcellaire, voire le réactivent et l’intègrent, tout en prétendant lutter contre. La Church of Pentecost du Ghana, dont la naissance même est liée au débat sur la guérison divine4, est traversée par les courants néo-pentecôtistes d’aujourd’hui et son histoire récente est jalonnée par une série de débats portant sur la délivrance, sa pratique, ses techniques et son encadrement institutionnel. Le statut de ces fidèles pas ordinaires, croyants-guérisseurs » ou simples visionnaires », est perçu de manière ambivalente par les Églises, comme l’Église de Pentecôte ou les Assemblées de Dieu, qui ont opté pour des structures pyramidales. Les dirigeants considèrent avec méfiance la réputation charismatique d’un croyant-guérisseur » puisque son charisme lui permet en quelque sorte de court-circuiter les modes de promotion hiérarchique. Les fidèles leur accordent volontiers le titre de prophète » ou plus simplement de guérisseur » et s’accordent à leur reconnaître un pouvoir supérieur à celui des fonctionnaires » de l’Église, précisément du fait qu’ils sont en contact direct avec Dieu ou le Saint-Esprit tandis que les pasteurs obéissent à un ordre hiérarchique et sont soumis aux pesanteurs de l’orthodoxie. 7La profession de foi anti-sorcière » Tonda 2000 50 des pasteurs et des convertis intègre, non sans ambivalence, les représentations traditionnelles africaines qu’elle reformule en faisant de la figure du diable l’interface entre les deux systèmes de croyance Embrayeur de communication entre le système sorcellaire traditionnel et une démonologie moderne dominée par les rapports de force, le Réveil du Diable participe surtout à la réactivation d’un schéma persécutif du Mal qui encourage, sur un mode euphémisé, l’accusation de l’autre proche aussi bien que la diabolisation de l’étranger, à commencer par l’inconverti. C’est à ce prix que le Diable devient l’agent double de la conversion » Mary 1998. Pour Birgit Meyer 1998b, qui parle depuis le Ghana, la délivrance, synonyme de rupture totale avec le passé », comprend deux dimensions la première correspond à la délivrance du passé personnel immediate past, la seconde à une libération de la malédiction ancestrale » ancestral past, une conception persécutive » du Mal qui se transmet à travers les générations. Ainsi, les tensions familiales étant attribuées à la sorcellerie ou aux esprits ancestraux Akan spirits, siis buudu5, Mami Wata, la rupture avec le passé implique parfois concrètement la rupture des liens familiaux. Comme le résume la formule de Birgit Meyer 1998a 75 Le Démon œuvre à travers les liens du sang ; le Dieu chrétien les rompt. » C’est la plasticité de ces catégories qui permet de les maintenir aussi efficaces dans le registre pentecôtiste que dans leur usage initial. Les biographies et les récits de vocation des croyants-guérisseurs sont à l’image de cette plasticité, mêlant à la fois les ressources des guérisseurs » traditionnels, de leur initiation à l’islam ou de l’héritage catholique, et celle de la puissance de l’Esprit. L’ambivalence des discours tient aux multiples sources qui sont mobilisées, mêlées et bientôt confondues au point, parfois, de brouiller les pistes qui ont amené à ces discours complexes et parfois contradictoires. Sorcellerie et démonologie les plans de l’ennemi » 8L’influence du mouvement néo-pentecôtiste pétri de littérature américaine a fortement modifié le paysage religieux ouest-africain depuis les années 1990. Les pays anglophones comme le Ghana et le Nigeria jouent un rôle majeur dans la diffusion des nouveaux concepts religieux tels que celui de la malédiction ancestrale », selon lequel la conversion ne garantit pas la protection contre le pouvoir maléfique des ancêtres. Certaines Églises se sont approprié ces théories, regroupées sous le terme de witchdemonology, qui comprend la lutte contre la sorcellerie, les démons et la malédiction ancestrale. Le terme witchdemonology est une combinaison d’un terme emprunté à la culture traditionnelle africaine, revisitée par l’anthropologie anglo-saxonne Evans-Pritchard, désignant la sorcellerie proprement dite, witchcraft – et non sorcery qui désigne la magie –, et du terme occidental demonology. La witchdemonology est le produit d’une hybridation, au sens de Bakhtin6, des notions occidentales et africaines relatives à la sorcellerie Onyinah 2002 118. Les termes sorcier » witch et sorcellerie witchcraft sont utilisés comme des synonymes de démon et de mauvais esprit evil spirit. Ainsi, les prêtres traditionnels priests7 sont assimilés à des sorciers. Cette théorie, inspirée entre autres par les américains Kenneth Hagin et Peter Wagner et sa notion de spiritual warfare, implique un lien direct entre les mauvais esprits anges déchus, les démons et les catégories de génies africains abosom pour les Ashanti qui peuplent la brousse forêts, rivières, arbres et l’imaginaire akan traditionnel. Cette vision du monde est également véhiculée en Afrique par les ouvrages de Derek Prince 1998 148 pour qui la sorcellerie est la cinquième colonne dans la société et dans l’Église ». La possibilité qu’un chrétien, converti, ayant reçu le baptême d’eau mais aussi le baptême de l’esprit, reste victime de la malédiction ancestrale qui pèse sur sa famille, est au cœur du sujet Demons might be in a person before one became a Christian. Moreover, demons might enter a person after he/she has become a Christian » cité par Onyinah 2002 116. L’évangéliste américaine Rebecca Brown 1986 233 va plus loin, en suggérant que des démons satanistes » infiltrent régulièrement et détruisent des églises chrétiennes. Le sorcier c’est toujours l’autre, le proche. 9Le concept pentecôtiste de la malédiction ancestrale » implique que la conséquence des péchés ou considérés comme tels commis par les anciens » retombe sur la lignée descendante. La thèse est relayée par certains pasteurs pentecôtistes ghanéens comme Owusu Tabiri8. Elle a pour complément pratique la nécessité de la délivrance associée à la rupture des liens du sang breaking ou obubu en twi qui passe par l’identitfication des démons ancestraux rooting the Devil » Tabiri 2004 63. Les effets de la malédiction ancestrale sur une personne se traduisent par des maladies chroniques, des accidents psychopathologiques mental breakdown, des excès émotifs, des allergies, des pertes financières répétées, une succession de morts non naturelles telles que les accidents ou les suicides dans l’entourage de la personne, des divorces répétés ou des troubles du comportement tels de la mauvaise humeur, des excès de colère ou, à l’inverse, une réserve excessive. Les traits de caractère et les aléas de la vie quotidienne sont ainsi interprétés comme les effets de la malédiction ancestrale ce sont les plans de l’ennemi », les plans de sabotage » de Satan pour éprouver les chrétiens et les détourner de leur destinée prophétique », c’est-à-dire du plan de Dieu » pour chaque individu. 10Dans ses aspects pratiques, la délivrance consiste à identifier les esprits démoniaques ou à les reconnaître en fonction de symptômes décrits par la plupart des manuels de délivrance d’inspiration pentecôtiste ou charismatique tels qu’en produisent les centres d’éditions africains, souvent ivoiriens ou nigérians Adekoya 1997. L’exorcisme proprement dit la fuite des démons passe par l’imposition des mains et parfois une lutte au corps à corps avec le possédé », associées à un usage pragmatique d’extraits bibliques, choisis en fonction de la maladie », comme l’illustre, dans le contexte catholique charismatique, le célèbre traité de Meinrad P. Hebga9 1986 54-65, 2006. La sorcellerie en questions 11Ces techniques de lutte contre la sorcellerie se retrouvent au Burkina Faso, voisin du Ghana, associées à des innovations qui empruntent aux méthodes du marketing et visent cette fois un public urbain et scolarisé. À Ouagadougou, le Centre d’intercession, de délivrance et d’évangélisation CIDE a mis au point un questionnaire destiné à identifier les mauvais esprits » en mettant davantage l’accent sur la consultation individuelle comme préalable à la délivrance collective qui aura lieu plus tard, lors du culte hebdomadaire. La consultation, qui se déroule souvent dans la cour du Centre, passe par un entretien avec le leader qui propose au malade » de répondre à une série de questions afin de cerner la cause de son mal. Les questions portent sur l’environnement familial de la personne y a-t-il un membre de votre famille, arrière-grand-père ou arrière-grand-mère, tante ou oncle, qui fut prêtre ou prêtresse des fétiches, ou un roi, reine, y a-t-il un imam, un guerrier ? » ; les antécédents de santé avez-vous une maladie héréditaire ? » ; les appartenances religieuses antérieures avez-vous déjà participé à des rites ? », avez-vous déjà participé à des danses culturelles, danses des masques, [...] ou autre forme d’idoles, bonne aventure, magie blanche, horoscope, astrologie ? [...] à des groupes transcendantaux tels que la Rose-Croix, Eckankar ? »10. 12Le patronyme d’une personne peut être considéré comme une source de blocage » pour le converti Parce que ici, presque chaque famille est liée à une idole, explique le pasteur les Sawadogo, les Zabré, les Ouedraogo, etc. On adore quelque chose, comme le cheval, et ça joue sur la vie chrétienne. Il y a aussi un animal que la famille évite à cause d’un dieu. » Les patronymes mossi se rapportent en effet à des personnages historiques de la dynastie des Ouedraogo, symbolisent des pouvoirs magiques sawadogo11 ou un héritage ancestral ainsi zabré désigne les guerriers mais peut aussi être associé à un trait de caractère12. Les porteurs de ces patronymes peuvent être victimes de cet héritage ancestral perçu comme malfaisant, vecteur de la malédiction ancestrale. La nomination de l’enfant fait partie de cet héritage T’a t-on fait qu’un membre de ta famille s’est réincarné ? » Le prénom donné à l’enfant peut être considéré comme une source de blocage » lorsqu’il est donné en hommage à un ancêtre13 Ici c’est comme ça, ils disent que c’est le grand-père qui est revenu et quand la personne veut se convertir, il y a des problèmes, parce que ce sont des démons de nécromancie, ce n’est pas la personne qui est revenue, mais chaque année ils donnent un poulet, donc nous prions pour briser tout ça et pour que la personne ne croie plus à ces choses-là », explique le pasteur. Ces types de blocages » sont attribués à une maladie spirituelle », qui affecte directement ou indirectement la relation à Dieu et peuvent expliquer qu’un chrétien, même une fois converti, soit poursuivi et tourmenté par de mauvais esprits. La nécromancie évocation des morts pour apprendre d’eux l’avenir est un travestissement du pouvoir que les Mossi accordent aux rêves dans lesquels un ancêtre bienveillant peut apparaître afin de les prévenir d’un danger imminent Voyez-vous des choses dans vos rêves qui se réalisent ? », parfois assimilé à l’esprit de mort », qui fait voir des défunts en rêve. Les pentecôtistes assimilant le monde invisible », où se donnent à voir les ancêtres – tantôt bienveillants, tantôt persécuteurs –, doubles14 et sorciers, à une vaste supercherie démoniaque, interprètent comme la manifestation de démons toute apparition en rêve, voire les rêves eux mêmes Voyez-vous des choses que les autres ne voient pas ? Entendez-vous des voix ? » Ces facultés attestent de la proximité de démons dans l’environnement de la personne qui entend des voix ce sont des démons qui lui parlent mais qui peut aussi les voir, sans se douter qu’elle est seule à voir ce que les autres ne voient pas. 13Le rapport à l’argent joue également un rôle important dans l’interprétation symptomatologique que constitue l’entretien par questionnaire Avez-vous souvent des surprises d’argent ? » ; être dépensier ou à l’inverse gagner de l’argent de manière inattendue si tu as 1 000 CFA et tu vois que ça devient 6 000 CFA, il y a quelque chose qui ne va pas », explique le pasteur. La perte d’objets ou à l’inverse la découverte d’objets inconnus perdez-vous des objets ? », avez-vous des biens qui ne vous appartiennent pas ? ». C’est quand tu vois dans tes habits ou tes bijoux quelque chose que tu n’as jamais acheté, ça arrive ici », commente le pasteur. La perte d’objets est une étourderie attribuée aux démons qui parasitent l’esprit de la personne mais il peut s’agir d’un vol destiné à diriger une attaque en sorcellerie, de même que la découverte d’un objet inconnu, placé à dessein au domicile de la personne. L’objet suspect est considéré comme le vecteur de la puissance maléfique. Enfin, certains traits de caractère ou de la personnalité sont également attribués à l’entremise de mauvais esprits Êtes-vous méchant, têtu, coléreux, paresseux ? » Le fait par exemple d’agiter les doigts de manière mécanique, indépendante de la volonté », ajoute le pasteur, est considéré comme un signe nerveux de dépendance envers un démon. Caractérologie et démonologie vont de pair. 14Les appartenances religieuses antérieures du converti font aussi l’objet de l’interrogatoire. L’islam est considéré comme une fausse doctrine » qui égare l’individu, notamment par son rapport de compromis avec les pratiques traditionnelles et la sorcellerie. La seule présence d’un imam dans la famille du converti peut être considérée comme la source de ses blocages ». Le caractère confrérique de la Rose-Croix et de la Franc-maçonnerie alimente l’imaginaire sorcelleraire au point que, en Afrique de l’Ouest comme en Afrique centrale, leurs membres peuvent être accusés de détenir les magies internationales les plus redoutables [...] on leur attribue pratiques incestueuses, homosexualité, meurtres rituels et d’autres pratiques symbolisant la sorcellerie la plus disruptive » Tonda 2002 51. De même, les groupes transcendantaux » sont au minimum perçus comme des groupes sectaires dangereux. Au côté de ces mouvements notons l’allusion du pasteur aux expériences de la bonne aventure », de la magie blanche », voire de l’astrologie ou de l’horoscope, qui sont classées dans la catégorie des idoles de superstitions ». Le résultat de ce questionnaire est censé permettre de diagnostiquer l’origine du mal. Que le malade » soit un fidèle régulier ou un non converti, le pasteur lui propose de se présenter au temple lors du prochain culte afin de recevoir une prière de guérison. La médiation du questionnaire introduit une mutation importante par rapport aux procédures divinatoires traditionnelles. Le pasteur qui engage le dialogue oral dans un entretien par questionnaire se réfère à l’autorité de l’écriture et d’un savoir accumulé dans les traités et les manuels pratiques de lutte contre la sorcellerie. 15Le recours au questionnaire est une pratique répandue dans d’autres Ministères de délivrance tels que Gem Kakou Ministries, ministère chrétien fondé par le prophète ivoirien Gem Kakou, qui propose sur son site Internet un test en ligne afin de savoir si l’on est ensorcelé15. Les questions-test portent souvent sur les mêmes thèmes. Des thèmes qui n’ont rien de spirituel », mais qui pointent les problèmes de la vie ordinaire la maladie ; l’environnement familial vous avez des génies protecteurs dans votre vie ou votre famille » ; les traits de caractère, qui renvoient, on l’a dit, à la malédiction ancestrale » vous êtes coléreux ; vous oubliez beaucoup trop vite » ; le rapport à l’argent vous dépensez plus que vous ne gagnez » ; la réussite professionnelle vous échouez dans tout ce que vous entreprenez » ; les problèmes conjugaux vous vous sentez mieux en dehors de chez vous » ; ou encore l’image de soi vous avez une image négative de vous », associée à l’état psychologique désintérêt dans vos entreprises », qui renvoie aux rapports sociaux on vous tient des promesses qu’on ne respecte pas ; l’on vous emprunte mais l’on ne vous rembourse pas ; vous êtes sujet à la tromperie ». Les aléas de la vie quotidienne sont aussi considérés comme des indices vous êtes régulièrement victimes d’accidents ; pertes répétées et mystérieuses de vos objets ; vous arrivez régulièrement en retard à vos rendez-vous importants » ; ainsi que le décès de proches pertes répétées et mystérieuses de membres de votre famille ». Une réponse par l’affirmative à une ou plusieurs de ces questions permet d’identifier l’esprit importun, voire plusieurs, responsables des maladies », blocages » ou malédictions » qui pèsent sur la personne. À l’issue du questionnaire en ligne sur le site Gem Kakou Ministries, quelles que soient les réponses cochées par l’internaute, le résultat qui s’affiche va dans le même sens Si vous êtes concerné par trois éléments de la liste du formulaire, vous subissez une influence démoniaque, si vous êtes concerné par sept éléments de la liste du formulaire vous devez réagir urgemment. » Ainsi, par le biais de cette innovation technique, un chrétien ivoirien, à Abidjan – ou à Paris – peut à tout moment se connecter et recevoir un diagnostic » en ligne16, même s’il s’agit davantage d’une méthode de prosélytisme que d’un diagnostic individuel. 16La délivrance telle qu’elle se présente aujourd’hui, individuelle ou collective, se met en scène par une lutte au corps à corps entre le leader, vecteur de la puissance divine, et le fidèle qui est souvent une femme17 dont l’agitation est interprétée comme la manifestation des démons qui le tiennent ». Qu’elles soient intégrées au culte hebdomadaire ou à un rassemblement public type croisade, les séances de délivrance sont de puissants attraits aussi bien pour les fidèles réguliers que pour les non convertis en quête de guérison ou de miracles. Le discours de diabolisation contribue à évacuer la notion de responsabilité personnelle au profit des démons et mauvais esprits que les pasteurs dénoncent publiquement et incitent à se manifester dans le temple montre-toi maintenant ! » afin de les combattre et de les chasser plie bagages, au nom de Jésus ! », faisant ainsi l’économie de la confession. Ces appels répétés provoquent les premières crises de possession au sein même de l’assemblée dont les fidèles les plus agités sont tirés de la foule et déposés auprès du pasteur et de ses assistants qui entament une prière de délivrance, laquelle tourne rapidement à la lutte physique. Pratiquée aussi bien par des pasteurs que par des prophètes-guérisseurs, plus ou moins intégrés à l’orthodoxie, la délivrance repose sur une connaissance du mal qui peut être anticipée prophètes ou révélée visionnaires et porte aussi bien sur des maux physiques » parmi lesquels la stérilité des femmes, l’épilepsie ou la folie » sont les plus fréquemment nommés que spirituels », qui se traduisent par des échecs économiques et sociaux vie familiale, échecs professionnels. Cette perception du mal tend à dépasser la séparation entre guérison physique, corporelle et guérison psychique, spirituelle » dans le traitement des corps souffrants ». 17Techniquement, la pratique de l’imposition des mains, inspirée de la Bible, s’est enrichie d’une large palette de techniques du corps plus ou moins brutales qui peuvent parfois mobiliser plusieurs personnes autour d’un possédé ». Ainsi, la délivrance relève moins d’un tribunal de la conscience que d’un combat total où le pasteur s’engage fortement et physiquement » Mary 2001. Bien que très fréquente, la chute à terre est une manifestation physique de la délivrance plutôt controversée, de même que les cris, pleurs et vomissements Fancello 2006. Tout d’abord parce que l’agitation extrême laisse penser que la délivrance passe nécessairement par une lutte acharnée entre le Saint-Esprit et les mauvais esprits, tandis que les pasteurs affirment que, par la prière et l’imposition des mains, le guérisseur délivre du mal au nom de Jésus », lequel suffit à mettre en fuite les démons. La fonction performative du langage qui caractérise ce discours de puissance », amplifie le pouvoir magique de guérison. Mais surtout, l’expulsion des mauvais esprits n’est assimilée à aucune expulsion réelle, d’aucune substance interne. Outre la violence des techniques du corps mobilisées, la délivrance s’accompagne d’un discours aux métaphores guerrières. Cette guerre spirituelle » est un combat contre le Mal, et les pasteurs sont des soldats de Dieu » Warriors of God », Prayer Warriors » qui pratiquent la chasse aux sorcières ». Cependant, là encore, l’autre » agresseur ne se réduit pas aux sorciers mais englobe l’autre » les musulmans, les païens, l’étranger, le migrant, l’opposant politique, les amis, la famille. Toutes les sphères de la vie familiale, sociale et politique peuvent être sources de suspicion. 18Au Burkina Faso, le prophète » Emmanuel Sawadogo, dont l’itinéraire est passé par la Côte-d’Ivoire, fait partie des croyants-guérisseurs »18 les plus populaires du pays. Sa technique de délivrance plutôt musclée » lui vaut le surnom de boxeur de la foi » Laurent 2003. Dans le registre de l’oralité, le prophète Emmanuel invite les fidèles à une confession préalable à la délivrance. Ici, il faut dire son problème » pour ouvrir la voie à la guérison. Mais c’est le prophète qui donne son diagnostic quasi invariable C’est des démons » ya zina ». Comme beaucoup de croyants-guérisseurs », Emmanuel s’inspire des théories de la malédiction ancestrale » Si tes parents étaient coléreux, ça se répète directement sur toi » mais en conclusion d’une séance de délivrance, il ne manque pas d’évoquer aussi le recours au pardon comme voie d’apaisement des conflits. Le pardon est une condition nécessaire au salut et à la délivrance Si vous avez de la colère contre quelqu’un, il faut pardonner d’ici à mercredi kwê soba sugri, de manière à ce que l’on puisse prier pour vous. Si votre cœur a la paix, Dieu exauce vos prières. » L’impératif de pardon consiste à l’accorder, sans demande préalable et sans condition, à la personne envers laquelle on nourrit un désir de vengeance ou une rancune tenace, et vise à rétablir l’entente » wum taaba », une forme de pacification des relations sociales par le compromis. La rancune » est une notion associée à la sorcellerie et elle occupe une place centrale au cœur du processus de guérison d’un prophète-guérisseur » ivoirien comme Sebim Odjo Nkpiti, la “rancune”, cette perversion intime des relations sociales les plus intenses [...] c’est le facteur socio-psychologique sans l’existence duquel il n’y aurait ni sorcellerie, ni malédiction d’aucune sorte » Augé 1990 41. Mais l’accusation directe n’est pas de mise dans les Églises. La délivrance a pour but de libérer les individus de l’entremise des démons qui les tourmentent sans faire peser sur eux de responsabilité directe. Lorsque Emmanuel ordonne il faut pardonner », il veut rappeler que, dans un contexte chrétien cette fois, l’exorcisme des démons de la colère » passe par l’acte de pardon, c’est-à-dire la libération de la rancune et le renoncement au cycle de la violence réciproque. Pasteurs ou prophètes guérisseurs 19En principe, les pasteurs de la Church of Pentecost, qui sont des fonctionnaires de l’Église », s’en tiennent à un charisme de fonction et n’exercent pas de Ministères de guérison, lesquels reposent le plus souvent sur le charisme personnel du leader, perçu comme peu orthodoxe dans une Église extrêmement hiérarchisée. L’ambivalence des Églises et des pasteurs vis-à-vis de la sorcellerie et des esprits païens est variable selon les régions d’Afrique. En Afrique centrale Congo, Gabon, les frontières entre christianisme et sorcellerie semblent plus floues qu’en Afrique de l’Ouest, au point que Au Congo, l’exorciste officiel de l’Église catholique, l’abbé Isidore Malonga, consulté pour ses pratiques de “guérison divine”, est dit appartenir à une famille de grand nganga » Tonda 2000 55. Certes, l’Église catholique est souvent perçue comme davantage compromise avec les pratiques magiques traditionnelles que les Églises pentecôtistes qui prônent la rupture totale avec la société traditionnelle, ses croyances et ses pouvoirs. Cependant, ces mêmes Églises tolèrent des structures telles que les camps de prière, de guérison et de délivrance, souvent fondés et dirigés par des personnages atypiques dont le charisme est inversement proportionnel à leur statut hiérarchique. Tandis que l’Église ne leur reconnaît rarement plus que le statut de diacre ou diaconesse ou au mieux d’ancien un statut fermé aux femmes, ces leaders passent pour des personnalités charismatiques dont la réputation internationale est bien supérieure à celle des pasteurs et apôtres de l’Église. De plus, la priorité donnée à la quête de guérison donne à la délivrance une dimension clientéliste qui pervertit, aux yeux de l’Église, le rôle des responsables de camps. 20Si la structure des camps de prière est moins répandue au Burkina Faso que dans les pays côtiers, on recense cependant plusieurs initiatives associées à l’Église de Pentecôte ou, plus souvent, à l’Église des Assemblées de Dieu. Plusieurs personnages, guérisseurs plus ou moins populaires, occupent aujourd’hui la scène burkinabè tels que le vieux Ahmado » dans la région de Kombissiri Église de Pentecôte, Emmanuel19 AD, ou parmi les femmes, Maman Suzanne » AD, accueillent des malades » de toutes confessions. Dans la capitale, le Centre international d’évangélisation de Mamadou Karambiri, l’un des personnages les plus populaires au Burkina Faso, reçoit les malades pour des prières de guérison. Les croyants-guérisseurs » réputés pour leur pouvoir de guérison » et parfois élevés au rang de prophètes » par les fidèles, sont des vecteurs de la puissance divine, comme l’explique André Soubeiga 1999 129 La prière, au nom de Jésus, procède d’un transfert de pouvoir, le Christ déléguant son pouvoir et sa capacité de guérison à quiconque le sollicite. » Contrairement aux travailleurs de Dieu » décrits par Joseph Tonda 2002 158, dans le contexte du Congo et du Gabon et qui sont des lettrés d’un niveau moyen largement au-dessus des nganga [les guérisseurs traditionnels] », les croyants-guérisseurs » que nous avons rencontrés au Burkina Faso, en Côte-d’Ivoire et au Ghana, sont en général d’un niveau d’instruction minimal, souvent illettrés, et à la différence des travailleurs de Dieu », ce ne sont jamais des pasteurs20. Ces croyants-guérisseurs » sont plus proches de ce que Joseph Tonda 2002 99 appelle des identités valorisées de convertis », engagés dans des carrières de spécialistes de la guérison ». 21La formation du Centre d’intercession et de délivrance CIDE au Burkina Faso à la fin des années 1980 participe du dynamisme créatif des Églises africaines en matière de lutte contre la sorcellerie. Le CIDE se forma à partir d’une cellule de prière dans l’un des temples des Assemblées de Dieu du quartier de la Patte d’Oie secteur 15. La réputation grandissante de la cellule de prière aboutit à la création du Centre d’intercession, de délivrance et d’évangélisation CIDE au milieu des années 1980. Dans sa déclaration d’association du 4 juin 1992, le CIDE précise qu’il condamne la sorcellerie » et fait de la délivrance son activité principale, recevant des fidèles de toutes confessions. Mais bientôt, l’indépendance du CIDE par rapport à l’Église des Assemblées de Dieu et l’aspect clientéliste de la fréquentation du Centre – la conversion n’étant pas une condition de la guérison –, l’Église tente de réintégrer le Centre dans ses activités Normalement, les AD ne reconnaissent pas la délivrance, mais quand ils ont vu comment on faisait, ils ont vu que c’était pas mauvais. Et ils ont accepté ça », raconte le pasteur en charge de l’assemblée du quartier Ouaga 2000 où est installé le temple actuel du CIDE. 22Ces prophètes guérisseurs et guérisseuses, inscrits dans un réseau régional, apparaissent comme des personnages d’autant plus marginaux qu’ils ne se pensent pas eux-mêmes comme étroitement liés à l’Église à laquelle ils sont pourtant associés, ou affiliés, plus ou moins formellement. À l’image des prophètes nigérians tels que Babamuboni, Egunjobi ou Moses Orimolade décrits par John Peel 1968 et qui prêchaient de village en village, sans véritable affiliation aux Églises établies, invoquant le seul pouvoir de la prière. Cette indépendance relative vis-à-vis des Églises locales est un trait commun des guérisseurs » qu’illustraient par exemple la posture du prophète » Sebim Odjo vis-à-vis de l’Église méthodiste Augé 1990, ou Harris en son temps Haliburton 1984. L’échantillon des fidèles du vieux » Ahmado, qui n’affiche pas la dénomination Église de Pentecôte », est en fait constitué de villageois de Pellé et des quelques kilomètres alentour. Certains, comme Ahmado, Emmanuel, ou parmi les femmes, Sister Kate au Ghana, Maman Haggar en Côte-d’Ivoire ou Maman Suzanne et Maman Doris au Burkina Faso, s’affirment avant tout comme des fidèles ayant reçu un pouvoir divin dont les voies court-circuitent la hiérarchie de l’Église au sein de laquelle ils n’avaient souvent aucun statut. Pour donner libre cours à leur don de guérison, vis-à-vis duquel les Églises telles que l’Église de Pentecôte ou les Assemblées de Dieu ont une attitude mitigée, certains leaders révélés » ont choisi de prendre leur indépendance, tel Owusu Tabiri, fondateur du Bether Prayer Camp, qui quitta la Church of Pentecost du Ghana pour fonder la Bethel Prayer Church en 1995. Cette rupture alimenta un long débat au sein de la Church of Pentecost sur l’importance de la délivrance dans la lutte contre la sorcellerie Baidoo 1995. Exorcisms Are a Part of our Culture » 23L’idée selon laquelle la sorcellerie a considérablement augmentée durant ces dernières décennies est entretenue dans le milieu pentecôtiste par la plupart des ouvrages de la littérature évangélique essentiellement produite par les évangélistes américains Prince 1998 ; Joyner21 2004 106. Cette perception est en partie due au fait que dans le milieu pentecôtiste le champ de la sorcellerie s’étend à toutes les formes d’interactions sociales et ne concerne pas spécifiquement le continent africain When we try to use emotional pressure to manipulate others, it is a basic form of witchcraft [...]. Many of the manipulative tactics promoted as sales techniques in marketing are basic forms of witchcraft » Joyner 2004 108. Série d’ouvrages chrétiens, américains et africains portant sur la sorcellerie 24 La globalisation du champ de la sorcellerie aboutit à la production de nouvelles catégories d’esprits à caractère psychologique qui se déclinent à volonté esprit du doute » proche du Spirit of confusion Joyner 2004 106, esprit du chômage », esprit du souci », esprit de l’ennemi », et bien sur esprit de sorcellerie ». Les entreprises prophétiques de rationalisation » du diagnostic se nourrissent des sciences occultes » qui sont, au même titre que les imaginaires initiatiques de la Rose-Croix ou la Franc-maçonnerie, des produits ésotériques qui excitent l’imaginaire africain et réveillent les cosmogonies locales. Attribuer des pouvoirs aux astres, en faire des marqueurs d’identité, transformer le signe de naissance en un double », solidaire de traits de caractère et définissant la personnalité d’un individu. La lecture d’une réussite matérielle ou professionnelle en termes astrologiques définissant les atouts d’une personne placée sous ce signe assimile ces jeux ésotériques à des productions symboliques du pouvoir blanc que Joseph Tonda 2002 50 appelle le Génie Blanc ». La perception africaine du Génie blanc fait de l’évolution matérielle et technologique des sociétés occidentales le produit de ses sciences occultes Les produits du génie scientifique que sont les voitures, les avions, les appareils électroménagers, les moyens de télécommunications, bref, toutes ces choses “extraordinaires” au sens aussi de choses fascinantes qui suscitent envie, frustrations, jalousies, haines familiales ou de classe, désirs de mort de l’autre possédant, etc. Pour la pensée “indigène” ordinaire, ces objets traduisent la nature extraordinaire de leur producteur, le “Blanc” [...] ce n’est pas par hasard si des histoires de sorcellerie font de ces choses des moyens par excellence de l’action des sorciers. » 25L’implantation d’Églises africaines » sur le sol européen participe de cette globalisation de l’imaginaire sorcellaire. Certains aspects indigènes » de leur culture pentecôtiste » transe, délivrance, guérison miraculeuse contribuent à stigmatiser, non sans amalgame, l’irruption de ces Églises noires » dans le paysage religieux européen. Des affaires récentes comme celle qui a éclaté à Londres à propos de la mort d’un enfant lors d’une séance de délivrance dans une Église congolaise », remettent ces sujets sur la scène médiatique et font porter le soupçon sur l’ensemble des Églises pentecôtistes africaines assimilées aux sectes ». Ces pratiques, qualifiées de satanisme »22 et de magie noire »23 par la presse, ont fait l’objet d’un rapport de la police britannique, restitué par la BBC en juin 200524, dans une affaire concernant l’arrestation de deux femmes accusées de tortures à l’égard d’une fillette originaire d’Angola. Accusée de sorcellerie, la fillette fut lacérée au couteau, battue et affamée, en guise de traitement » ill-treatment », des poivrons du Chili furent frottés dans ses yeux jusqu’à ce qu’elle avoue. Notons que, dans ces circonstances dramatiques qui aboutissent parfois à la mort d’un enfant, l’enjeu, c’est toujours l’aveu et non pas la mise à mort du sorcier. Au domicile de la femme qui s’était chargée de faire entrer la fillette en Angleterre en la faisant passer pour sa fille, la police trouve des documents relatifs au péché sin, au diable devil et à la sorcellerie witchcraft, ainsi qu’un journal personnel, écrit en lingala There was indeed a prophesy she has ndoki [the lingala word for witchcraf] »25. Cette histoire se fait l’écho d’une affaire similaire, le cas d’une fillette originaire de Côte-d’Ivoire, accusée d’être possédée, et décédée des suites des blessures infligées au cours d’une séance de délivrance. Ces affaires ont attiré l’attention des autorités britanniques sur les Églises africaines, notamment le Ministère de combat spirituel26, un Ministère de délivrance fondé à Kinshasa en 199327. Le pasteur congolais Modeste Muyulu, président de la Pentecostal Church of the French Christian Community Bethel CCFB, affirme Exorcisms are a part of our culture. » Dans cette Église, composée d’une centaine de membres originaires d’Angola et du Congo, le pasteur justifie les pratiques de délivrance par la menace que représentent certains individus ensorcelés » There are people who are used by the devil to bring a curse or bad luck to other people’s lives, even to kill them »28. Les enquêtes menées par la police britannique, avec l’aide d’un expert africaniste », font état de la disparition de centaines d’enfants alimentant un trafic d’enfants africains. À travers ces affaires de sorcellerie » l’on assiste à la transnationalisation du phénomène de l’accusation de sorcellerie, comme le suggèrent les travaux produits à partir d’autres terrains européens ter Haar 2007 6, 103. 26Ces violences de l’aveu ne sont pas sans évoquer le phénomène des enfants-sorciers » observé au Congo Kinshasa depuis plusieurs années, où les Églises du Réveil, ou certains prophètes qui s’en réclament, jouent un rôle non négligeable. La mise en cause des enfants est un phénomène qui s’impose à la réalité quotidienne du milieu urbain congolais De Boeck 2000 34. Tenu pour responsable d’une maladie, d’un décès ou d’un divorce, l’enfant du diable » est accusé de sorcellerie et devient la victime expiatoire du malheur de sa famille. S’il arrive que certains soient tués par des membres de la famille ou des voisins », la plupart des enfants accusés sont simplement rejetés et reniés » ibid. 3929. Dans ce contexte, certaines Églises pentecôtistes accueillent les enfants-sorciers, mais le diagnostic est souvent effectué par les pasteurs eux-mêmes, parfois à la demande de la famille. Les prophètes ou pasteurs nganga contribuent à faire exister le phénomène de la sorcellerie enfantine La contribution des Églises joue un rôle crucial dans l’incessante production et la mise en évidence croissante de la figure du sorcier dans l’imaginaire collectif » ibid. 40. Dans leur lutte anti-sorcière, ces Églises s’exposent aux procès engagés par des institutions civiles éventuellement laïques ou sociales qui pointent de telles pratiques et récupèrent les enfants incriminés30. Le phénomène des enfants-sorciers illustre ainsi le paradoxe d’Églises prises elles-mêmes dans le piège de l’accusation de sorcellerie alors qu’elles prétendent lutter contre les sorciers. Entre le sorcier et le contre-sorcier, l’inversion des places est une constante. Le cercle du pasteur et du sorcier 27La représentation de la sorcellerie comme composante de la modernité africaine établit un lien fort entre les univers de croyances multiples qui travaillent les sociétés contemporaines. Le combat spirituel » contre le Mal est devenu une catégorie générique, qui en fait une réalité quotidienne et le principe explicatif de la souffrance et du malheur. La circulation des pratiques d’exorcisme et des affaires de sorcellerie entre l’Afrique et l’Europe participe de cette globalisation de l’imaginaire selon lequel le diable est partout et nulle part ». 28Mais cette globalisation opère en même temps des changements significatifs sur le fond et sur la forme. Ainsi le recours au diagnostic, oral ou écrit, par la confession téléguidée ou le questionnaire plus ou moins directif, permet d’inscrire le démon dans l’examen systématique des petits maux du quotidien autant que dans l’univers de l’occulte, en pratiquant une sorte de psychologisation des esprits Csordas 1997. Le recours au questionnaire est une pratique inspirée des manuels pratiques de délivrance – qui n’est pas sans rappeler les manuels de confession et les interrogatoires pénitentiels de l’évangélisation missionnaire – mais sa diffusion sur l’Internet apparaît comme une innovation qui contribue à transcender les frontières entre la coutume, le livre et le web, sans pour autant faire l’économie du passage obligé par une communauté de délivrance. Dans la plupart des Églises pentecôtistes, les accusations de sorcellerie désignent souvent un membre de la famille proche, l’oncle maternel, le mari jaloux ou la femme rivale, mais elles ne débouchent pas sur l’inversion de la violence ou le passage à l’acte. Néanmoins comme le souligne André Mary 1998 Toutes les lectures chrétiennes qui s’efforcent de donner une version acceptable de la sorcellerie comme facteur de régulation des conflits intra-familiaux, instrument d’éradication de la violence et de réintégration du sorcier dans la communauté, misent sur les vertus libératrices de l’aveu et sur l’apaisement du pardon mais passent sous silence les ressources curatives de la décharge d’agressivité sur un autre persécuteur. » Mais depuis peu, le phénomène des enfants-sorciers » ou des enfants du Diable » opère, dans un contexte urbain d’insécurité et d’infortune, une inversion inquiétante du soupçon et des règles du jeu de l’accusation qui ciblaient traditionnellement les vieux du village, voire les ancêtres disparus, les femmes étant toujours assignées à leur place de sorcières ». Ainsi, la globalisation des catégories de la sorcellerie et de la délivrance amène à prendre en compte les formes de renouvellement de ces pratiques, entre autres, par le jeu des questionnaires qui viennent court-circuiter la confession, ou l’usage de l’Internet qui participe de la déterritorialisation des pratiques comme des esprits. Haut de page Bibliographie Adam, Nouvelles considérations dubitatives sur la théorie de la magie et de la sorcellerie en Afrique noire », L’Homme, 177-178 279-302. Adekoya, 7 étapes pour recevoir la délivrance, Abidjan, Éditions World Wide Jesus Crusade. Ashforth, Witchcraft, Violence, and Democracy in South Africa, Chicago, University of Chicago Press. Augé, Nkpiti, la rancune et le prophète, Paris, Éditions de l’EHESS. Baidoo, S. K. Apôtre1995 What is Deliverance ? », Pentecost Fire, 104 18-20. Bakhtin, M. [1981] The Dialogic Imagination, Austin, University of Texas Press. Brown, He Came To Set The Captives Free, New Kensington, Whitaker House. 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Haut de page Notes 1 Les expressions pour les désigner sont nombreuses Birgit Meyer 1999 utilise les appellations healing centre ou healing station, tandis que Larbi 2001 utilise celles de healing camps, prayer camps ou prayer centres et Mensa Otabil ICGC celle de Solution centre. 2 Dans le cadre de l’École des hautes études en sciences sociales, de l’unité de recherche 107 Constructions identitaires et mondialisation » de l’IRD, ainsi que du programme Réseaux transnationaux et nouveaux acteurs religieux en Afrique de l’Ouest », de l’Institut français de recherche en Afrique IFRA d’Ibadan Nigeria. 3 Directeur des Missions internationales de 1991 à 1996, l’Apôtre Opoku Onyinah est membre du Conseil exécutif international et le recteur du collège biblique de l’Église depuis 2002. Il est donc au centre de l’instance qui tranche sur la politique globale de la Church of Pentecost et de celle qui la diffuse. 4 Cette Église est en partie le résultat de l’affiliation du jeune ghanéen Peter Anim avec l’Apostolic Church Bradford auprès de laquelle Anim sollicita l’envoi d’un missionnaire en Gold Coast. La collaboration entre Anim et McKeown prit fin à la suite du départ d’Anim qui, influencé par le fondamentalisme américain, condamnait le recours à la médecine au profit de la prière de guérison imposition des mains. Pour une analyse détaillée voir Fancello 2006. 5 Si dans la langue möré, les pasteurs utilisent l’expression siis buudu, en français ils utilisent plutôt l’expression esprits de la famille » au sens de famille élargie » qui n’est pas le strict équivalent du lignage mais qui renvoie à une catégorie globalisée » de la sorcellerie dont la langue française est, avec l’anglais, l’un des vecteurs. 6 In historical, organic hybrids it is not only two languages but also two socio-linguistic thus organic world views that are mixed with each other ; but in such situations, the mixture remains mute and opaque, never making use of conscious contrast and oppositions » Bakhtin 2002 360. 7 L’usage du terme anglais priest par les Ashanti renvoie en fait à l’okòmfó pl. akòmfó, féticheur charmer, sorcerer lit. celui qui est possédé », composé avec akóm, état de celui qui est possédé ou fetish-dance. Il communique avec les abosom et interprète leur message. 8 Dissident de la Church of Pentecost 1995 et fondateur du Bethel Prayer Ministry International. 9 Meinrad P. Hebga est un prêtre camerounais du courant charismatique, formé à la théologie à Rome, mais aussi à la philosophie Sorbonne ainsi qu’à la psychologie générale et pathologique. Son ouvrage, déjà classique, qui se présente comme un manuel de lutte contre la sorcellerie et participe à la production de méthodes de diagnostic en matière de sorcellerie, veut offrir, selon la présentation de l’auteur, des moyens spirituels de lutte contre les forces du mal ». 10 Eckankar est un groupe spirituel transcendantal fondé en 1965 par l’Américain Paul Twitchell. Il a son siège à Chanhassen Minnesota. Eckankar est présent à Ouagadougou. 11 De sa-wadgho, nuage. Associés aux nyônôsé, les enfants de la terre » têng-biisi », ils ont le pouvoir de se transformer en vent et de déclencher tempêtes et tourbillons silmandé. 12 De zab, dispute, querelle, comme dans la phrase a nôga zabré il aime la dispute. Par extension, combat, bataille, guerre. Bao Wênnaam zabré chercher, provoquer la colère de Dieu. 13 Notons que le terme réincarné » utilisé par les pasteurs est inadéquat car l’ancêtre dont on transmet le nom, le grand-père par exemple, est davantage un esprit protecteur que la réincarnation à travers le nouveau-né. 14 Siiga chez les Mossi, le double, qui est aussi la force vitale, est à la fois sujet et objet de sorcellerie, tandis que chez les Akan, c’est le sunsum qui est l’agent de la sorcellerie mais c’est le kra, force vitale, que les sorciers attaquent. Notons que dans les catégories pentecôtistes, et respectivement dans les langues möré et twi, l’expression qui désigne le Saint-Esprit est composée des termes Siig-sôngo et Onyame Sumsum, faisant des deux entités ambivalentes une composante de l’Esprit divin. 15 Y a-t-il une malédiction dans ta vie ? Test en ligne », qui propose un lien avec le site , également géré par GKM. 16 Gem Kakou Ministries est implanté simultanément à Abidjan et Paris. Enregistré en février 2006 au Journal Officiel, il organise en juillet 2006 l’École de la délivrance » à Paris, un cycle d’enseignements destiné à briser les malédictions ». 17 Pour une étude sur le rapport spécifique des femmes à la délivrance, voir Fancello 2005. 18 L’expression est de Laurent 1999, 2003 312 qui définit le croyant-guérisseur » comme un fidèle ayant reçu de l’Esprit saint le don de guérison, auquel s’ajoute fréquemment, selon les cas, le don de discernement, le don de parler en langues [...], les dons de puissance, d’interprétation et de prophétie » et trouve plus approprié de les nommer croyant wënnam no-rèsa l’interprète de Dieu ou wënnam tum-tuumda celui qui fait le travail de Dieu ». 19 Laurent 1999, 2003, plus familier de l’Église des Assemblées de Dieu au Burkina Faso, a consacré une partie de ses analyses sur les croyants-guérisseurs » à Emmanuel aujourd’hui devenu un personnage public. 20 À l’exception de Mamadou Karambiri, fondateur du Centre international d’évangélisation, ou de Yao Bio en Côte-d’Ivoire, dissident de l’Église de Pentecôte, ou encore de Owusu Tabiri au Ghana, également dissident de la Church of Pentecost et fondateur de sa propre Église. Ces pasteurs » trouvent davantage leur légitimité en tant que fondateurs d’Église » qu’au sein d’une hiérarchie ecclésiale. 21 L’Américain Rick Joyner est fondateur des Morning Star Publications and Ministries. 22 , juillet 2005. 23 Jeune Afrique, AFP/ 16 juin 2005. 24 Girl tortured “for being a witch” », BBC News, 9 may 2005. 25 “Witch” child cruelty trio guilty », BBC News, 3 June 2005. Le terme ndoki désigne le pouvoir sorcier dans la langue lingala qui couvre une partie de l’Afrique centrale. 26 Le nom de cette Église, qui n’apparaît pas dans les articles diffusés par la BBC en juin 2005, fut dévoilé au cours d’un documentaire intitulé L’enfant du diable Allemagne, Royaume Uni, Congo, 2006, 43 mn, WDR, réalisé par Sacha Mirzoeff, diffusé le mardi 19 septembre 2006, sur Arte. Au cours de ce documentaire, Richard Hoskins, africaniste expert auprès de la police britannique, suit la trace d’un jeune garçon, né en Angleterre de parents congolais, envoyé à Kinshasa par sa famille afin d’être exorcisé. 27 Fondé par Elisabeth Olangi, le Ministère de combat spirituel est associé à la Fondation Olangi-Wosho qui a son siège à Kinshasa. 28 Exorcisms are part of our culture », BBC News, Friday 3 June, 2005. 29 En juin 2001, de présumés sorciers de cinq ou six ans ont été massacrés dans la région d’Aru, dans le nord-est du pays, à la frontière de l’Ouganda, voir Libération du 18 juillet 2001. 30 Voir à ce sujet le reportage de Élisabeth Burdot et Édith van Hove, La nouvelle stratégie du Diable, RTBF, de page Pour citer cet article Référence papier Sandra Fancello, Sorcellerie et délivrance dans les pentecôtismes africains », Cahiers d’études africaines, 189-190 2008, 161-183. Référence électronique Sandra Fancello, Sorcellerie et délivrance dans les pentecôtismes africains », Cahiers d’études africaines [En ligne], 189-190 2008, mis en ligne le 08 avril 2011, consulté le 21 août 2022. URL ; DOI Haut de page Auteur Sandra Fancello Centre d’études des mondes africains, CNRS, Paris. Du même auteur Le métier d’anthropologue à l’épreuve de la sorcellerie Préface de Joseph Tonda. Paris, L’Harmattan, 2016, 345 p., bibl. Paris, L’Harmattan Connaissance des hommes », 2011, 346 p., bibl. Paru dans Cahiers d’études africaines, 215 2014 Trenton, Africa World Press, 2007, biblio., index, 348 p. The Church of Pentecost Ghana Paru dans Cahiers d’études africaines, 172 2003 Tous les textes... Haut de page Droits d'auteur © Cahiers d’Études africainesHaut de page
Labanalité de l’objet permettait aux adeptes de la sorcellerie de dissimuler leurs activités illicites. Pourquoi chapeau pointu sorcière ? Le chapeau pointu Cela semble être l’héritage du folklore
Ma famille et la vôtre1Parler de la famille suppose de parler d’un objet si familier », si commun à tous, qu’il risque d’être évident et donc un peu ennuyeux à décrire. Qui de nous tous n’en sait quelque chose ? Par hypothèse, nous avons encore, ou bien nous avons eu, une famille ? Existerait-il même une société ou des individus qui se passeraient de famille, petite ou grande, glorieuse ou misérable, ordinaire ou originale ? 2Cette dimension familière » – puisque cet adjectif vient du mot famille en latin familia – nous prévient aussi que nous allons parler de quelque chose d’intime, qui appartient à notre vie privée, peut-être à notre vie secrète qu’il ne faut pas mettre sur la place publique. 3La famille est ainsi publique dans certaines de ses fonctions, privée et secrète dans d’autres. D’emblée écartelée ou, si on le voit positivement, faisant pont entre ces espaces du dedans et du dehors. 4Ne nous cachons pas le fait que, lorsque nous parlons de famille en général, c’est aussi de la nôtre que nous parlons la nôtre, la famille où nous avons grandi mais aussi celle que nous aurions aimé avoir et celle que nous regrettons d’avoir subi. Imaginaire et réalité risquent de se mélanger dans cette comparaison consciente ou inconsciente – qui entraîne projections et regrets – entre notre famille réelle et la famille idéale ! En rêve, qui n’a imaginé être l’enfant abandonné ou volé d’autres parents, parents qui resurgiraient un jour pour l’emmener vers une autre vie, comme le Prince charmant et sa modeste Cendrillon ou comme ce film comique qui voit la substitution à la naissance d’un enfant de riche et d’un enfant de pauvre ! La famille mélange ainsi des idéaux et des imaginaires avec les réalités les plus concrètes et les plus triviales. 5Essayons tout de même d’y voir plus clair en commençant par une définition. Qu’est-ce qu’une famille ? À quoi sert-elle ?Comment définir la famille6Première définition évidente une famille c’est l’ensemble uni que forment les parents et leur enfant. Première définition, premiers problèmes avec ce Papamamanenfant ». Il faut l’écrire en un mot pour montrer que cela fait un paquet bien serré et bien attaché ! Ensuite, il faudra en détacher les éléments au risque de produire des éléments nouveaux imprévus selon comment on découpe, comme dans l’équation amusante 7Famille = le papam + la mamanen + le nenfant ! parfois les zenfants ». 8La difficulté sera de savoir où passent les séparations. Pourquoi ? Parce que cet ensemble familial paraît donné d’un coup. On est simultanément parent et enfant. Le parent produit l’enfant, l’enfant produit le parent, pas l’un sans l’autre ! On est » famille parce qu’on naît » ensemble. La famille est chargée de mystère parce que c’est là qu’on naît », avant d’y grandir. Cette définition désigne la famille comme une matrice, un utérus collectif, d’où sortirait chacun de ses membres. Cet utérisme » familial pose problème, même s’il est toujours un peu vrai. 9Deuxième définition La famille est un groupe solidaire d’appartenance, composé de ceux qui vont devoir m’aider sans réfléchir ni calculer. On s’y serre les coudes dans une chaîne d’unions réciproques. Parfois l’ennemi sera tout ce qui est à l’extérieur, comme dans la parabole chauvine, incestuelle, de Le Pen s’il faut choisir entre ma fille et ma cousine, je choisis… qui inspire des dictatures paternalistes ! Cette réalité de solidarité se manifeste parfois bien utilement face au chômage ou aux catastrophes, et encore plus dans les sociétés sans sécurité sociale ou économique comme les sociétés sans État et sans droit. Elle montre que ce n’est pas en vain que nous appartenons à une famille, même s’il faudra en payer un prix en retour. Un inconvénient sera l’analogie de la famille avec une maffia » ? Les maffias réelles étant des familles artificielles élargies. 10La famille, c’est ma maffia préférée, mais ai-je bien eu le choix ! 11Troisième définition la famille, c’est ce qui est écrit sur les faire-part ; faire-part de naissance, de mariage ou de deuil ! Vous avez remarqué tous ces noms qui s’alignent, qui se succèdent dans un ordre calculé. Il faut lire ces annonces d’état civil, elles donnent des photos exactes des familles même si elles sont parfois mensongères. Ainsi, vous ne verrez pas écrit qu’ils sont contents d’être ensemble sur le même faire-part, alors que le testament les oppose ou que la naissance les mécontente. Vous ne verrez pas certains noms, oubliés, comme la dernière concubine du défunt ou les enfants d’un premier mariage. Peut-être faudra-t-il lire une deuxième annonce, publiée à part, ou lire entre les lignes ? Vous y verrez suggérés des absents, défunts soudain remémorés. La famille, c’est aussi cela, cette architecture juridique de vivants et de morts, de ceux qui sont reconnus – légitimes – et de ceux qui n’existent pas, officiellement du moins. 12Génération, solidarité, légitimité sont chacune des facettes de la famille. Dans les familles perturbées, ces facettes seront altérées. Constatons qu’elles s’appliquent dans la famille à trois sortes d’acteurs différents les ascendants et descendants liés par la génération ; les alliés liés par le mariage ou le contrat ; les germains, frères ou sœurs liés par l’appartenance au groupe familial et à un ancêtre légitime commun. Là aussi, la confusion des places aura des effets science de la famille ?13Existe-t-il une science qui nous donnerait une définition des fonctions et des représentations de la famille ? 14Est-ce le droit ou l’histoire qui étudient les traditions et les règles, les droits et les devoirs ? Est-ce la sociologie qui étudie la société d’aujourd’hui ou l’ethnologie qui compare les sociétés entre elles, les plus archaïques avec les plus modernes ? Est-ce la psychologie ou la psychanalyse qui insistent tellement sur les conditions de développement des enfants ? 15Vous connaissez la réponse toutes ces sciences s’ajoutent, car elles n’en donnent chacune qu’un aspect. La famille est une réalité complexe. Comment comprendre les relations dans une famille catalane rurale si on ne sait pas que le droit d’aînesse obligera le garçon avant-né à posséder en héritage exclusif la propriété et à garder ses parents avec lui et donc à les supporter ! jusqu’à leur mort, alors que les cadets, filles et garçons puinés [1], devront partir de la maison pour se marier, étudier et variété ethnologique16Le grand ethnologue français Claude Lévi-Strauss, spécialiste des relations de parenté, maintenant à l’Académie francaise, a écrit un bel article sur la famille ; vous pourrez le lire dans un recueil qui s’appelle Le regard éloigné Éd. Plon. 17L’ethnologue décrit l’étonnante variété sur notre planète des systèmes de parenté ici on est monogame, ici polygame ; ici on reste chez les parents, ici on doit s’en éloigner ; ici on regroupe les jeunes adolescents et les célibataires, puis les mariés sans enfants, puis les mariés avec enfants [2] ; ici la liberté sexuelle est permise aux jeunes, ici elle est interdite ; ici on peut prêter sa femme à un invité, ailleurs on la cache à tout étranger. 18Il montre en même temps que cette variété s’accompagne d’une présence presque [3] universelle de liens familiaux dans des sociétés très différentes on y trouve un mariage, des liens étroits entre parents et enfants, des règles juridiques, des obligations économiques, religieuses, sociales, des droits et interdits sexuels. On peut ainsi trouver des couples monogames dans des sociétés très primitives sans technologies, comme dans des sociétés complexes. Si la monogamie est le cas le plus fréquent, c’est plutôt par raison statistique en général, il naît autant de garçons que de filles et sauf infanticide sélectif par exemple des filles/ Toda ou espérance de vie très différente citons le risque pris par les hommes jeunes à la chasse ou à la guerre, il y aura donc autant d’hommes adultes que de femmes à apparier ! Pourtant, des sociétés connaissent d’autres modalités fort complexes polygamie pour les riches avec une première épouse qui a des droits supérieurs aux autres femmes et aux concubines, monogamie pour les pauvres, etc. On connaît même des cas de polyandrie Todas de l’Inde ou peuple du Tibet où une femme peut avoir plusieurs hommes mais en général choisis entre frères, le mari étant occupé par un emploi itinérant qui l’éloigne longuement. La sécurité et la stabilité du foyer sont ainsi assurées comme l’éducation des enfants. On trouve aussi l’exemple d’une société africaine où le père » était une femme de haut rang ! Les amants des épouses » pourvoyaient les enfants. Cela montre que la paternité biologique est toujours secondaire à la paternité retenir des constats des sciences humaines ?19D’abord que la famille est un phénomène universel », répandu chez les humains depuis des millénaires, bien avant sa consécration moderne et religieuse en Occident par le christianisme. Il n’a jamais existé un âge – diabolique ou paradisiaque – de la promiscuité » ; la famille prend son origine dans le mariage. Le mariage religieux en France date à peine du xiie siècle, auparavant un contrat privé civil suffisait. 20Ensuite, que les sociétés prescrivent toujours des règles sur le choix du conjoint, sur les libertés et devoirs sexuels, et sur l’appartenance des enfants à une lignée ou à une autre selon les cas. Le mariage n’a pas de lien avec le plaisir des sens mais d’abord avec des raisons économiques et sociales. Partout, il existe une division sexuelle du travail, même si son contenu change, qui indique les tâches des hommes et celles des femmes. 21L’interdiction de l’inceste, bien que rarement écrite, est partout observée certaines relations sexuelles et matrimoniales sont interdites et d’autres sont recommandées ou obligées. Les choix individuels sont ainsi négligés. Ces interdits peuvent avoir des exceptions pharaon égyptien pouvant épouser sa sœur aînée ou sa demi-sœur mais pas sa cadette et évoluer. En Angleterre, on ne pouvait, même veuf, épouser la sœur de sa femme jusqu’en 1850, ni, chez nous, épouser une marraine ou un parrain religieux considéré comme équivalent d’un parent. Un mariage entre cousins germains, non interdit, est encore mal vu, comme une union entre enfants de famille recomposée, sans lien de sang mais élevés ensemble. Vous connaissez le remariage critiqué du cinéaste Woody Allen avec la fille adoptive de son ex-femme. 22La famille n’est pas un phénomène naturel, mais humain. Elle est – dit l’ethnologue – la rencontre de deux familles qui sont déjà là pour échanger des époux et se prolonger par des enfants, et ainsi de suite indéfiniment. Ce qui différencie l’homme de l’animal, c’est que dans l’humanité, une famille ne saurait exister s’il n’y avait pas d’abord une société pluralité de familles qui reconnaissent l’existence de liens autres que la consanguinité, et que le procès naturel de la filiation ne peut suivre son cours qu’intégré au procès social de l’alliance » Lévi-Strauss, Regard éloigné, op. cit., p. 83. 23Sans ces règles et interdits sociaux, les familles biologiques » risqueraient de s’isoler et de s’enfermer dans l’ignorance ou la haine de l’Autre. L’interdit de l’inceste est au service de la vie sociale. Il oblige à échanger, à circuler dans les réseaux, à épouser son ennemi ou l’étranger, à se lancer dans le grand jeu du mariage » ! Sous des formes différentes, ce grand jeu continue regardez le billard matrimonial et affectif de l’Internet et des sites de rencontre les meetic-boys et girls. Différence essentielle la société d’aujourd’hui paraît composée d’individus. Ressemblance de toujours le démariage » n’empêche ni la nuptialité ni le remariage. Question à venir la possibilité d’échapper aux contraintes biologiques de la reproduction le clonage accentuera encore le côté social de la famille ou la déséquilibrera. L’idéal nazi des femmes au foyer Kinder/Kirche/ Küche et des hommes à la guerre ou à l’usine contenait la perspective d’un dépérissement de la familial est instable, comment maintenir les contradictions ?24Les trois fonctions familiales de base – engendrer, protéger, éduquer – paraissent simples et compatibles. Elles sont même au service d’une seule transmettre ! transmettre la vie / l’intégrité physique et psychique / les modèles sociaux comme les manières d’être un adulte reconnu. Cette transmission n’est jamais garantie, contrairement au discours conservateur y a qu’à faire comme nos parents ou de mon temps, on savait etc. ». Elle transmet tout aussi bien les rêves et les déceptions des générations précédentes comme leurs secrets et leurs traumatismes cf. la mode du transgénérationnel qui est une banalité. De tout temps, les familles ont eu à conserver et à innover dans une série de contradictions. L’évolution technologique peut donner l’impression d’une accélération du temps social mais le temps familial a toujours été une succession de moments critiques. Transmettre ne veut pas dire à l’identique, c’est la contradiction familiale. Il faut transmettre une question par exemple, qu’est-ce qu’un adulte, un homme, une femme, un enfant, un adolescent, un parent, un ancien, etc ? C’est transmettre un problème plus qu’une solution ! Mais si le problème est mal posé ou croit être résolu, danger ! Les sujets seront mal préparés à la vie. 25Les contradictions ou complexes familiaux sont constants ils sont bien condensés dans les mythes familiaux et les contes. Rapidement, on peut évoquer dans les mythes grecs Cronos et Gaïa séparer génération le père biologique et éducation le père symbolique, sinon c’est la logique animale de dévoration et de procréation ininterrompue qui prendra le dessus compter le zéro de l’origine ;Œdipe abandonné, il fuit sa famille adoptive pour revenir à son origine. On n’échappe pas à la rivalité et au désir incestueux, il faut l’affronter compter jusqu’à trois ;Jocaste l’Œdipe est à double sens ; la tentation du couple mère parent ?-enfant existe. C’est la tentation de faire deux au lieu de trois ;Médée les enfants sont-ils mes » enfants ? ai-je droit de vie et de mort sur l’enfant puisque j’ai donné » la vie ? Là c’est faire un au lieu de deux ;Antigone la loi familiale enterrer son frère est-elle au-dessus de la loi de la cité frère banni ?mentionnons Caïn et Abel et toutes les histoires de rivalité meurtrière recueillies dans les textes de la Bible, mythes vous paraissent peut-être trop anciens ; bien qu’ils soient fondateurs de notre univers culturel qui est celui de notre Méditerranée grecque, juive et romaine. Pensez alors à Harry Potter venu d’Angleterre donc influencé par les mythes du Nord, leurs fantômes et sorciers. L’orphelin en quête d’une école de sorciers nous indique toutefois ce problème comment choisir sa famille, adopter des frères et sœurs et des adultes bienveillants ? Une famille est-elle autre chose qu’adoptive ? 26Ne croyez pas que les familles d’aujourd’hui, si réduites soient-elles familles monoparentales ou si élargies par les recompositions des divorces, échappent à ces enjeux. Nous l’évoquerons tout à l’ moins abus et carences27Vous connaissez les familles en difficulté ou parfois même en déroute. Ce sont elles, la plupart du temps, dont il faut recueillir l’enfant, pour lui donner une seconde chance de grandir normalement. Ces accueils familiaux de rattrapage » permettront de partager une ambiance familiale apaisée et éducative, épaulée par des professionnels comme ceux de la sauvegarde ou de l’action sociale, l’ensemble étant contrôlé par la justice si le mineur est jugé en danger. 28Sans trop d’ironie parce qu’elles en souffrent les premières, on pourrait faire un catalogue-liste de ces familles ce sont les familles pois chiches et les familles puddings ; les familles indiviparentales et les familles inversées ; famille groupale et famille sectaire ; la famille fourmilière et pire encore, la famille bouchère. 29Les unes – pois chiches desséchés – s’épuisent à faire vivre une seule dimension des enjeux familiaux, par exemple la sécurité opposée à la vie sociale. Les autres, que j’appelle familles puddings », agglutinent des noyaux de relations sans les mettre en rapport par exemple, un enfant et grand-parent d’un côté, un parent et un autre enfant de l’autre, ou une vie conjugale ou sexuelle isolée de la vie parentale. Les familles indiviparentales veulent faire incarner par un seul adulte une mère souvent épuisée toutes les dimensions familiales, en refusant les autres générations, ou en disqualifiant le père ou les autres adultes. Les familles inversées délèguent la fonction adulte à des aînés qui caricaturent les adultes impuissants et sont du coup privés de leur enfance. Les familles groupales ont peur des hiérarchies et font croire que les enfants décident à égalité avec les adultes ; les familles sectaires obligent à partager des croyances et des polices de la pensée qui isolent du monde et ne permettent ni critique ni même distance intérieure. Les fourmilières sont sans affection et fonctionnent » pour assurer le vivre et le couvert, sans comprendre la nécessité des relations affectives. La famille bouchère se déshumanise au point de vendre la chair des enfants à la prostitution ou à l’attendrisseur des maltraitances. Il faudrait dire que certains groupements ne méritent plus le nom de famille. 30À des degrés divers, la génération, la solidarité et la légitimité, que nous rappelions au début de cet exposé, ne sont plus respectées dans ces familles déstructurées. Ainsi y seront confondus, ou en proie à des comportements arbitraires ou paradoxaux, les statuts d’ascendants et de descendants, d’alliés et de germains. Les respects mutuels seront détruits et les sentiments d’amour, de reconnaissance seront abolis ou tordus. On sait la relation de dépendance pervertie qui lie un enfant abusé à son parent-bourreau. On peut faire utilement la différence entre une famille momentanément malade ou en crise et une famille pathologique de façon chronique, depuis plusieurs générations parfois. Il reste qu’une famille malade présente des carences ou abus ; les abus ne sont pas forcément sexuels mais quelquefois affectifs ; je connais une fille maintenant devenue mère dont la mère malade faisait un chantage sadique à la dépendance si tu ne viens pas me voir et faire mes quatre volontés, je vais mourir… ! » disait-elle. Sa fille la croyait et s’épuisait à la satisfaire, de l’adolescence à l’âge mûr, jusqu’à ce que son travail analytique lui donne la lucidité et la force de changer, sans faire mourir sa mère pour plus compétences et inventions31À l’inverse de ces carences, on doit reconnaître aux familles une capacité d’invention et d’évolution, même dans des contextes économiques et sociaux difficiles. Elles communiquent le plus souvent sécurité, identité, affection à leurs descendants et ascendants. Elles leur apprennent à canaliser leurs émotions et leurs pulsions, à contrôler les haines et rivalités, à sortir à l’extérieur, et à investir des objets sociaux et des partenaires de jeux, d’amour et de travail. 32Les nouvelles familles recomposent des configurations originales. J’ai connu des parents, désormais divorcés et qui avaient fondé chacun un nouveau foyer, qui envisageaient à quatre ! la construction d’une maison singulière en rez-de-chaussée, deux pavillons jumeaux et indépendants pour les deux couples, et à l’étage un logement, commun aux deux maisons, destiné aux enfants ! Un escalier à chaque bout permettrait d’alterner les visites et les communications ! Modèle à ne pas forcément imiter, il montre l’imagination nécessaire aux nouvelles familles recomposées. Les familles homoparentales deux parents homosexuels font encore scandale, mais pas pour longtemps car elles ont à être jugées sur pièce pour ce qu’elles apportent aux enfants qu’elles accompagnent dans la vie, pas forcément plus mal que d’autres. On inventera des droits de filiation nouveaux pour l’enfant qui ne mentiront pas, comme le livret de famille actuel des adoptés qui affime faussement né de » et non pas enfant de » X et Y par filiation choisie. Homoparentalité et hétéroparentalité sont en effet partout ; la fabrique familiale du respect et des identités ne dépend pas que de l’orientation sexuelle des parents, souvent cachée derrière l’impératif de reproduction…La famille n’est pas une société et la société n’est pas une famille !33Contrairement à une idée simple, la société n’est pas un ensemble de familles comme les pièces d’un Lego ou un jeu de cubes, ni même une ruche dont les familles seraient les alvéoles. Sauf pour les familles pathologiques qui enferment, et les sociétés totalitaires qui veulent faire intrusion et contrôler ce que contiennent les têtes. 34Les quatre fonctions dune société générations, sexes, production, spiritualité cf. E. Enriquez [4], sont assurées par diverses institutions comme l’école, les groupements amicaux, les associations et les clubs, les unités de production de vie…. La famille n’en est qu’une, même si elle paraît indispensable. Les souffrances sociales insécurité, dualité, etc. se répercutent dans la famille et favorisent les maltraitances, et non l’inverse comme chante la moralisation que ne tiennent-elles » les adolescents difficiles ces familles affaiblies !. La plupart des sociétés se méfient des familles et les gardent sous contrôle. Ainsi elles les mettent en mouvement, les obligent en permanence à échanger des alliances. C’est de cette façon que l’on peut comprendre l’interdit de l’inceste dans sa dimension sociale. Dans sa dimension symbolique, il signifie que l’on doit se détacher de son origine et que le retour est funeste ou fatal. 35La société moderne met à l’épreuve la vie familiale dans deux aspects le temps et la place de lindividu. 36Le temps est accéléré et la société veut vivre au présent, consommer, jouir de l’immédiat. Une famille vit au passé, au présent et au futur ; elle s’oppose à cet écrasement imaginaire du temps de la modernité ou postmodernité. Elle s’oppose aussi – pour la même raison – à un relativisme absolu des valeurs, car elle doit transmettre les choses les plus futiles, comme les manières de table, et les plus importantes, comme le rapport au corps, à la sexualité et aux émotions. 37La place de l’individu est toujours limitée par son appartenance à une famille dans laquelle les liens obligent à tenir compte des autres et à se soumettre à des différences d’âge, de sexe, de génération, etc.. L’individualisme égocentrique s’y oppose dans un idéal de fourmilière ou de masse tous différents, donc tous pareils car soumis au marketing de la petite différence !. C’est le défi social de notre temps de faire vivre des familles nouvelles et des individus responsables de leurs appartenances. Si nous échouons, nous risquons d’être des clones élevés dans des incubateurs artificiels. Science-fiction ou avenir-fiction ? 38Je vous propose une nouvelle définition pour conclure la famille est un nœud, un nœud entre le fil des générations et le fil de l’alliance qui noue des familles et des groupes qui s’ignoreraient sans cela. Si la famille est un nœud, la société un ensemble de filets… filets qui comportent beaucoup de trous ! Autant despace laissé à l’initiative, qu’elle soit créative, constructive ou délinquante ! 39Affirmons encore que le contour d’une famille, dans le temps comme dans l’espace, n’est jamais complètement clôturé et identique, sauf si cette famille est malade. 40Je terminerai sur cette évidence surprenante mais facilement oubliée l’enfant n’a jamais la même famille que ses parents ! Notes [1] Au Moyen Âge, on les appelait aussi les moins nés ! C’est dire ! cf. Bloch et Wartburg, Dictionnaire étymologique, Paris, puf. [2] Ces trois catégories restent dans la langue, on parle des vieux garçons, et dans l’usage, quand il faut répartir les convives d’un banquet. [3] Exception rare des Nayar de la côte Malabar de l’Inde enfants appartenant à la lignée maternelle sous l’autorité des frères oncles de la mère, père effacé occupé à la guerre, la famille conjugale est absente. LSt p. 67 [4] Eugène Enriquez, De la horde à l’État, Paris, Gallimard, 1983.

Laclé pour éviter celle-ci réside dans la conscience constante de l’importance de la protection des données et de la sécurité informatique. Voici comment reconnaître et éviter les dangers Les exemples suivants montrent de possibles cas de violation de la protection des données et de la sécurité informatique dans le quotidien d’un cabinet.

Sivous avez un mélange de sang tsigane ou cosaque, et il y avait des femmes dans la famille avec des superpuissances, alors il est probable que vous êtes une sorcière. Si vous remarquez
  1. Иχፄнтէжե υ ሾլоպሆбըբ
  2. Κሮзозв оβо прашեфጢ
    1. Վ пօпиፍοс еռыχ
    2. Υстипаτ халըбрጮζա щажιյаዮузի зጽ
Maispas de panique, ces dangers sont minimes par rapport à la surface de la forêt à explorer. Écouter et observer. Dans un premier temps, il faut ouvrir grand ses oreilles et se concentrer pour écouter les oiseaux et les identifier. Pinson, mésanges, geai Quel plaisir de repérer et reconnaître les chanteurs ! En l’air ou par terre 89ZUk.
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